16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 12:33

La-Route.jpg     Voici le livre qui dit on inspira Kerouac. Tant mieux car je ne l'ai pas lu, ne suis toujours pas tenté de le faire, mais suis fort aise d'avoir lu celui-ci.

     1893-1894, la crise ravage les Etats Unis et des milliers de gens sont jetés sur la route. L'auteur nous raconte sa vie et ses compagnons d'infortune lors des 20 000 km qu'il parcouru alors.  Une ode aux Hobos, ces vagabonds du rail et une magnifique description de la société d'alors qui reste d'une actualité brûlante!

     Lorsqu'on est sur la route, il faut etre un conteur hors pair pour tirer son épingle du jeu : J'ai la certitude que je ne verrai jamais mes nombreux pères mères et grands-parents, car voyez vous, invariablement je les faisais mourir. La maladie de coeur etait ma façon habituelle de me débarasser de ma mère; parfois cepandant, je la faisait disparaitre victime de la tuberculose, de la pneumonie ou de la fièvre typhoïde. Bien que sans regrets de l'auteur face à ces multiples histoires pour soutirer un repas ou de l'indulgence, on reste plein d'admiration pour un homme capable de tant d'inventivité.

     Les parties de cache-cache avec les employés des compagnies ferroviaires sont d'un burlesque rappelant Buster Keaton ou Chaplin, mais il n'élude pas la dureté des hommes en un temps ou tuer son prochain n'est pas un acte si répréhensible qu'il en a l'air. Il finira d'ailleurs au pénitencier.

     Sorte de jean Valjean moderne, montrant que la justice des hommes reste souvent aveugle avec ceux du bas de l'échelle et que quelque soit l'époque, mieux vaut etre riche et bien portant. Voici ce qu'il nous dit de son séjour derriere les barreaux.

Souvent, lorsque tous ces pauvres diables étaient enfermés, j'ai vu des centaines de portions supplémentaires cachés dans les cellules des prévots. On pourrait taxer d'absurdité le fait de garder ainsi du pain. Mais il constituait une de nos grattes. Nous étions des maitres en economie et agissions de la même maniere que les capitaines d'industrieen société civilisée.Nous avions la haurte main sur l'approvisionnement de la population, ety, tout comme nos freres bandits du dehors, nous pressurions le consommateur. Nous organisions en somme le trust du pain... Tableau d'une Amérique de conquérant n'ayant que peu de considération pour les faibles et les perdants. Image d'un monde de retour parmi nous aujourd'hui.Cela montre à quelle point la nostalgie du c'était mieux avant , ou ailleurs, peut être idéalisée.

     Pour finir, un dernier exemple de ce que l'imagination est sans bornes. Un soir que l'auteur devait se déplacer, il pris sa bicyclette mais fit très attention de rouler lentement pour ne pas éteindre sa lanterne à acetylene car sinon il serait redevable d'une amende édictée par le reglement de la ville.Dès que je dépasse les limites de la juridiction municipale, je pédale à toute vitesse pour rattraper le temps perdu. Un demi mille plus loin, un taureau ( un policier) me pince et le lendemain matin je dois payer une amende au bureau de police. la cité avait traîtreusement reculé ses portes d'un mille dans la campagne et je l'ignorais, voila tout !

     Conteur exceptionnel, témoin de son époque, sociologue avant l'heure, cette route est un plaisir de la lecture. On comprend mieux comment cet auteur a pu devenir si célèbre. Mais il est vrai qu'on le connaît mieux sous le nom de Jack London !

 

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