8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 18:41

 

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Lu le 3/11/2010

      Quand un jeune notable de province décide d'aller à la foire du bourg voisin, il n'imagine sans doute pas qu'il vit ses dernières heures. Sans compter que celles-ci seront un véritable calvaire.

     Alain de Monéys, est un notable périgourdin, à la fibre sociale. Il décide de se rendre à la foire de Haurefaye, deux heures après son arrivée, il mourra après avoir été lynché, torturé, brûlé vif et mangé.

     A la base de ce déchaînement, un mot mal compris et jamais prononcé qui dans le contexte de la défaite de Napoléon III à Sedan va s'avérer fatal.

     Jean Teulé dans ce très court roman nous détaille étape par étape cette horreur, sans jamais sombrer dans le piège du voyeurisme et c'est la sa plus grande qualité.

     Il nous décrit l'enchaînement de cette hystérie collective et montre l'horreur et la barbarie des hommes sans que rien ne puisse la justifier.

     Et c'est bien là que j'ai un reproche à faire à l'auteur. Devant un fait historique avéré, Jean Teulé ne se pose pas en historien, il conte et nous laisse sur notre faim de savoir. Ainsi, le procès est évacué de manière assez sommaire. On aimerait savoir pourquoi certains protagonistes échappent à la justice telle la femme de l'instituteur, sorte de nymphomane dépitée qui plusieurs fois préconise un châtiment plus sévère que le précédent, dont celui de le castrer et de le manger, car elle passera à l'acte !

     Quel role l'alcool a tenu dans cette excitation et cet aveuglement ? Quel impact la notion de noblesse a eu sur la populace ?

     Bref, j'en demande certainement plus que de raison, mais le sujet est si bien écrit dans sa progression vers l'innommable, dans la frénésie qui s'empare d'une foule habituellement paisible, dans l'absence de reconnaissance de la bonté chez un homme, qu'on aimerait en savoir plus.

     A déconseiller aux âmes sensibles toutefois.

 

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