8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 11:14

    Une-histoire-des-best-sellers.jpgDans cette excellente collection j'ai déjà commenté "une histoire politique de la littérature" ainsi  "qu'une histoire des parents d'écrivains".

     Il s'agit ici pour l'auteur de nous raconter ce qui fait qu'un livre devient un best seller, mot forgé aux Etats-Unis au XIXeme siècle. Le terme de forgé prend ici tout son  sens.Quels sont les critères qui permettent d'affirmer qu'un livre est un succès ? Car il faut prendre ici l'entièreté des trois éléments qui composent un succès littéraire. Le livre, l'auteur, le lecteur.

     Un best sellers répond aussi à trois autres critères, un chiffre de ventes élevé, dans un laps de temps resserré et sans barrières nationales.

     Seulement, tous ces éléments ne répondent en rien de la valeur littéraire, de la notion d'oeuvre. Sans compter qu'une fois le mécanisme déterminé, il est tentant de fausser le jeu. Ainsi, en France, le premier à annoncer des tirages sans aucun rapport avec la réalité est Bernard Grasset pour le "Diable au corps". Partant du principe qu'un certain nombre de gens finalement sont des moutons et n'achètent que parce que tout le monde l'achète. Ce faisant, la qualité du livre passe au second plan. (je ne porte pas de jugement sur le livre de Radiguet, j'énonce le fonctionnement du système).

     Pour l'auteur, il y a de plus en plus de recettes à appliquer. D'ailleurs, les collections d'amour ou les thriller répondent à un schéma narratif établi qu'il suffit d'appliquer pour avoir un best seller. Je simplifie, car cela ne marche pas à tous les coups, mais il faut reconnaître qu'il existe des écoles pour apprendre à écrire et des recettes comme en cuisine. Pour ne citer qu'eux, il y a Dan Brown ou, et on le constate aujourd'hui encore, Musso et Lévy. Le tout épaulé par un travail marketing, pardon, le travail de l'éditeur.

     Ensuite, les exceptions qui confirment la règle sont nombreuses et c'est tant mieux. La France conserve son exception culturelle en faisant des best sellers de livres ou d'auteurs inconnus chez eux, ou en installant le succès sur la tres longue durée. Ainsi en va t il du petit Prince de Saint-Exupery et de quelques sud-américains.

     Enfin, il y a le troisième élément. Les lecteurs ! et là, même si le phénomène du panurgisme existe, ces derniers n'en font souvent qu'à leur tête. Prenons "l'élégance du hérisson" dont le bouche à oreille a surpris en installant le succès dans la durée. Le système des blogs ou chacun y va de son commentaire et de sa subjectivité et ou il n'y a pas de contrainte économique qui peut influencer le contenu. ( je parle pour le blogueur lambda, pas pour celui en service commandé ou celui du service presse des éditeurs) Ce satané lecteur qui va créer le buzz comme on dit, en surprenant tout le monde, y compris souvent l'écrivain qui ne s'attendait pas à se surcroit de notoriété. Comme le dit Paul Fournel dans la liseuse, il faut bien qu'il y ai des compensations au métier d'éditeur. Et les plus belles surprises restent celles que l'on n'attend pas !

     Ce livre est donc une somme d'informations et d'anecdotes qui évitent assez bien le coté thèse de fac. Un petit peu moins vivant que le duo Boquel-Kern dont il faut maintenant que j'attaque le commentaire d'une "histoire des haines d'écrivains".

 

 

 

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commentaires

K
Si je le vois... je lis peu de best sellers, mais le phénomène est intéressant!
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L
<br /> <br /> En plus il y a plein de petites anecdotes.Un bon moyen de sourire en cette grisaille de printemps<br /> <br /> <br /> <br />