Un carnet de lecture, forcément subjectif, fait pour rêver, partager, découvrir, apprendre, se détendre, imaginer...
Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas faire ici le retour sur une lecture, mais sur un week end agréable de rencontres multiples.
Une envie de jouer les attachés de presse, ou plus simplement de remercier quelques personnes sympathiques, disponibles, sans grosse tète ect....
Ce Week end, je suis donc allé loin de chez moi voir des gens bizarres qui passent leur temps à dessiner. C'était ma première grand messe d'Angoulemes en Quarante années d'existence. Arrivé tôt le matin avec le TGV de 6 h 41 à Paris, profitant d'une bonne connaissance de la ville, j'ai utilisé les raccourcis que la vulgate ne connaissait pas. Bien m'en pris car arrivé au Champs de Mars à 9 h 30, une queue immense s'étendait, prête pour le rush des dédicaces des grandes maisons et de leurs auteurs les plus connus. Ayant décidé que je venais découvrir, je me suis permis de snober tout ce monde pour remonter tranquillement à l'Hotel de ville afin de visiter l'expo Disney. On a une ame d'enfant ou on ne l'a pas !
J'enchaînai par une visite au pavillon Nouveau Monde. Un peu serré, avec plein de dessins allant du caca boudin à l'érotique en passant par la SF ou les éditions libertaires,
je m'arrêtais au stand Sarbacane. Pour moi synonyme d'édition pour enfants. Première rencontre, sorte de cascade intellectuelle, Catherine Meurisse dédicaçait le Pont des Arts ! J'avais vu
l'ouvrage à sa sortie, et lui expliquait que je connaissais son ouvrage avec Julie Birman "Drôles de femmes", Julie Birman ayant travaillé avec Clément Ourbrerie qui est le dessinateur d'Aya de
Yopougon. Avec un tel cheminement, nous avons conversé, la foule ne se pressant pas. Premiere rencontre, première dédicace du jour. Après quelques recherches, je viens de me rendre compte que
cette sympathique jeune femme travaille à Charlie Hebdo, je n'aurais pas forcément fait le rapprochement, mais il me convient tout à fait.
Retour sur mes pas, destination le marchand de couleurs près de la statue d'Hergé. En
montant, j'avais aperçu une affichette annonçant la présence des locaux du jour, auteurs d'une BD sur l'Histoire d'Angoulemes. Voici deux joyeux drilles,
avec qui la conversation prend un ton badin, comme de vieilles connaissances. Explications techniques sur l'emploi du bleu, discussion sur les métiers du dessin. Décidément, la sortie des
sentiers battus s'avère sympathique.
Un peu plus loin, à la maison des associations, une exposition de planches originales de P. Squarzoni l'auteur de Saison Brune qui parle du réchauffement climatique.
Un détour par le pavillon sur la Corée, avec un grand écart dans les styles graphiques, une histoire tourmentée même récemment. Un peu trop de monde pour un espace qui devrait etre plus intimiste par rapport aux oeuvres présentées.
Le temps passe très vite. Un détour par le hall numéro deux dédié aux comics, mais ce n'est pas ma tasse de thé. Les super héros et les mangas, ça va cinq minutes.
Maintenant que le rush est passé, on rentre tranquillement dans le hall 1, celui de toutes les vedettes....! Enfin question de point de vue car j'estime que le dessin est la seule vedette de cette manifestation.
Me voici chez Paquet, l'éditeur de la collection calandre, celle qui me rappelle la bd des années 50 60 avec sa ligne claire et toutes les magnifiques automobiles de
l'époque. Depuis longtemps j'avais envie de la trilogie Bertoni, et comble de chance, l'auteur Olivier Marin était présent. La file étant raisonnable, hop, on se fait dédicacer un tome, tout en
parlant de Citroen. Il ne me reste plus qu'a tenir une promesse que je lui ai faite maintenant. Si l'ami Pahé avait été présent sur le stand, j'aurais bien aimé deviser un peu sur le pays, là
!
Impossible d'aller au fond la queue est bien trop importante, alors arrêt chez Emmanuel Proust où je fais la connaissance d'un
brestois. Pendant qu'il m'illustre la double page de l'intégrale de Gabrielle B, nous parlons BD maritime, Delitte, Pelerin ect...Un peu de Camaret et du goulet.
Pour finir, j'ai maintenant une page de garde magnifique qu'on croirait imprimé rien que pour moi. Mon fils s'y est laissé
prendre, avant de réaliser qu'il s'agissait d'un dessin.
Chez le même éditeur, discussion plus courte avec le dessinateur du Service dont il me dédicace le tome deux qui vient de sortir.
J'ai bien essayé Casterman, mais charles Masson n'était plus là, dommage mais cela n'enlève rien à son magnifique Droit du sol.
Retour vers la vieille ville, visite du palais de justice et de son expo fort bien faite au demeurant. Dommage qu'il se dégage un peu trop de froideur du lieu. J'ai enfin compris la différence de fonctionnement entre les anglo-saxons et nous. Ensuite, un petit tour au pavillon jeunes talents. Je sais que le temps et la force vont me manquer donc je décide unilatéralement de faire une croix sur les expos du CNDBI et de Magelis. Tant pis pour Uderzo et Jano.Jeunes, c'est certain, talent, je ne suis pas juge, mais rien ne m'a emballé. En même temps, tout le monde parle de Bastien Vives, mais je n'avais absolument pas accroché sur le goût du chlore.
Retour au hall 1, pour un concert acoustique des Hurlements de léo avec Moynot chez Futuropolis. Un vrai bon moment de partage mais
trop court. Je les avais connu avec les Ogres de Barback, ils confirment tout le bien que j'en pense.
Pour finir, je voudrais juste donner un avis. Le système des dédicaces se complexifie parfois avec des tirages au sort, des
obligations d'acheter sur place et autres contraintes. Si certains chasseurs professionnels ne pourrissaient pas tout en remettant en vente des dédicaces dans les minutes qui suivent parfois leur
obtention, nous n'en serions pas là. Ce qui est sûr, c'est que je n'ai vu ou rencontré que des auteurs qui donnent du temps à leurs fans. Que dire d'un Patrick Sobral qui enchaine parfois 6
heures de dédicaces en gardant le sourir et répondant aux questions et suggestions de ses admirateurs. Prix jeunesse cette année, c'est parfaitement mérité. Je pense aussi à Vincent Gravé qui sur un petit salon me dédicaça son Camille Claudel, m'offrant une oeuvre d'art
personnalisée et une discussion pendant plus d'une heure. Une dédicace reste un lien entre l'auteur et la personne qui la reçoit, j'ai du mal à concevoir une
valeur numéraire à cela. Une fois en possession d'un mot ou d'un dessin, je le garde tres égoïstement par devers moi ! Donc, mesdames et messieurs les artistes, je vous dis merci pour ces moments. ( c'est peut être un peu fayot, mais c'est pensé du fond du coeur)